Marchés: les taux se détendent après la chute des chiffres de l'emploi aux Etats-Unis

Sur les marchés financiers, les taux d'intérêt obligataires se détendent vendredi après la publication des chiffres des créations d'emplois en octobre aux États-Unis, qui ont ralenti nettement plus qu'attendu, et les actions montent sous l'impulsion des résultats d'Amazon.

Sur le marché obligataire, là où les taux des bons du Trésor évoluent en sens opposé de leur prix, le rendement des emprunts d'Etat américains à deux ans ressortait à 4,14% vers 14H20, après être déscendu jusqu'à 4,07% plus tôt, contre 4,17%, la veille en clôture.

Le rendement des emprunts d'État américains à dix ans évolue quant à lui toujours à des niveaux proches de son plus haut depuis juillet.

En octobre, 12.000 emplois seulement ont été créés, a annoncé vendredi le département du Travail. C'est bien moins qu'attendu puisque les analystes tablaient sur 110.000, selon le consensus de Market Watch.

"Il est probable que les estimations de l'emploi salarié dans certains secteurs aient été perturbées par les ouragans", détaille le ministère dans son communiqué.

Le dollar est en hausse après cette publication. Vers 14h05 GMT, la devise américaine prenait 0,21% à l'euro, à 1,0862 dollar pour un euro.

"Concernant la politique monétaire, ce rapport devrait conforter la Fed dans sa décision de baisser les taux lors de sa prochaine réunion, étant donné que son attention se déplace de l'inflation vers le marché du travail", commente Florian Ielpo, responsable de la recherche macroéconomique pour Lombard Odier IM.

Sur les marchés d'actions, Wall Street a ouvert en hausse. Vers 14H20 GMT, le Nasdaq prenait avançait nettement de 1,29%, le Dow Jones de 1,06% et le S&P 500 de 1,04%.

En Europe, Paris gagnait 0,74%, Londres 0,88%, Francfort 0,85% et Milan prenait 1,20%.

Les investisseurs digèrent aussi les résultats des géants technologiques américains publiés la veille.

Amazon s'envole de plus de 6% à Wall Street porté par des résultats largement supérieurs aux attentes du marché au troisième trimestre.

Apple a également publié jeudi des résultats trimestriels légèrement meilleurs qu'anticipé, grâce notamment à un rebond des ventes d'iPhone, mais Wall Street n'a pas été enthousiasmée par le discours du groupe sur l'intelligence artificielle: son titre lâche 0,77%.

Comme les autres concurrent de son secteur, le géant américain ExxonMobil a publié des résultats en recul sur un an au troisième trimestre, affectés en particulier par des marges de raffinage inférieures. Le groupe a aussi souffert de la baisse des prix du gaz naturel par rapport à leur niveau historiquement élevé en 2023.

Il a néanmoins dépassé les attentes des analystes et son action est orientée à la hausse à New York, gagnant 0,62%.

Le groupe de produits d'hygiène et de santé britannique Reckitt Benckiser, qui compte Durex, Harpic ou Nurofen parmi ses marques, gagnait 8,07% à Londres après qu'une de ses filiales a été blanchi d'accusations selon lesquelles elle aurait dissimulé des risques potentiels sur ses préparations pour bébés prématurés.

Sur le marché du pétrole vers 14H15 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord prenait 2,33% à 74,51 dollars, et son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), montait de 2,67% à 71,11 dollars le baril. Les prix sont poussés par la résurgence du risque d'escalade au Moyen-Orient, après l'annonce de possibles représailles de l'Iran contre Israël.

"Les craintes géopolitiques reviennent sur les marchés à la suite d'informations selon lesquelles l'Iran pourrait lancer des attaques de représailles contre Israël", explique Han Tan, analyste chez Exinity.

L'or prend quant à lui une pause, presque stable au lendemain d'un nouveau record historique à plus de 2.790 dollars l'once.